
Le photographe
U
ne amie qui avait posé pour lui, m'avait recommandée.Je courrais après tous les petits boulots qui pouvaient me permettre un complément à ma bourse
d'étudiante aux Beaux Arts.
La voix chaleureuse du photographe et sa conviction dans l'exposé qu'il m'avait fait de son projet,
ma rassurait un peu. La totale confiance que lui faisait ma camarade, m'avait décidé à poser nue.
Bien que très pudique je pouvais, à bon compte et sans trop de fatigue, augmenter mes revenus.
Cet homme souple et ouvert d'esprit, faisait preuve d'une extrême rigueur sur le respect des horaires.
Ma copine avait d'ailleurs bien insister sur ce détail.
Bien sûr, le jour de ma séance, tout se déroula de travers. J'arrivais au pied de son immeuble avec
trois bons quarts d'heure de retard.
Il fallu grimper quatre étages, les marches semblaient plus hautes à mesure de ma progression.
Je sonnais plusieurs fois avant qu'il vienne ouvrir la porte.
Un homme de grande stature me reçu. Recevoir est beaucoup dire, car il ne parla pas. A vrai dire,
dès qu'il me laissa le passage libre, je le noyais d'explications et d'excuses, me disant que l'attaque
était la meilleure défense, mais il ne semblait pas entendre.
Je parlais encore quand déjà entrés dans une grande pièce encombrée d'éclairages divers et de
matériels dont j'ignorais l'usage, il m'indiqua une patère où j'accrochais mon blouson et mon sac.
Il installa alors une chaise au milieu de la pièce.
Il me pris alors par le poignet, me tira fermement à lui avant de s’asseoir. Je ne comprends pas où il
veut en venir, je cède, me courbe et je finis en travers de ses genoux, le corps en port à faux, mes
mains cherchant en vain un appui.
Ma robe est alors troussée jusqu'à ma taille, ma culotte tirée sur mes cuisses. L'air est subitement
frais sur mes fesses.
La première claque est sonore, vive, mordante, portée du plat de la main qui semble large et
déborde de part et d'autre du sillon.
J'ai le souffle coupé.
A peine le temps de respirer, l'orage gronde. Ça tombe plus haut, plus bas, sur les côtés, l'incendie
se déclare, j'essaie, vainement, de me protéger avec ma main droite, elle est vivement écartée.
Des claques bien appuyées arrivent par vagues, de façon aléatoire, si bien qu'il m'est impossible de
deviner quel endroit va être maltraité.
Je pousse de légères plaintes, je cherche à conserver mon quant à moi, mais je proteste, je bénéficie
de répits durant lesquels il pétrit mes fesses qui se consument, puis ça repart, comme en 14 aurait dit
mon grand père.
Je me cabre, je crie, je pleure, mon nez coule, je serre et relâche mes fesses, mais toujours à contre
temps, car il gère bien son affaire.
L'impudeur de la situation et la douleur ont raison de moi, c'est un flot de larmes qui coule
maintenant, j'ai honte d'offrir ainsi mon intimité, mon visage doit être aussi empourpré que mon
derrière dont j'imagine la couleur. Je m'abandonne, défaite.
Le rythme fléchit, le calme revient, il masse maintenant mes fesses que j'ai totalement abandonnées
à ses mains, je me dis que c'est pour en apaiser le feu, ou pour tenter d'effacer son méfait et énoncer
un regret.
Je me plais à penser, alors, qu'il est mon père, mais mon père ne s'est jamais occupé de moi, même
pour me corriger.
Il me relève, il prends mes joues mouillées dans ces deux mains, il fixe mes yeux embués. Je pose
ma tête sur sa poitrine, j'enserre son torse de mes bras et j'éclate en sanglots.